Pour en finir avec la colonisation de Bernard Lugan

Bernard Lugan est-il docteur es lettres, historien et / ou juriste ? Les informations que l’on trouve sur la quatrième de couverture de Pour en finir avec la colonisation et celles disponibles sur son site personnel et ce sans parler de ses interviews ne permettent pas de clarifier les choses. N’en reste pas moins que le travail historique proposé ici et de la plus sévère rigueur et on ne pourra que se sentir impressionné par les connaissances encyclopédiques de l’auteur sur l’Afrique.

Bref, vous l’aurez compris c’est à la question des origines de la colonisation qu’elle soit portugaise, française, belge, anglaise, italienne ou allemande que s’intéresse Bernard Lugan, à son évolution, à son point de rupture et à tout le mouvement de décolonisation. Précisons tout de même que c’est la France qui occupe la majeure partie des études ici présentes.

Assurément, Pour en finir avec la colonisation s’impose comme un modèle de rigueur pour comprendre le phénomène colonial, tant du point de vue des idées philosophiques ou économiques des acteurs en présence que par le biais de cartes pas toujours aussi lisibles qu’on le souhaiterait mais qui permettent néanmoins de suivre avec intérêt les déplacements des armées et les territoires occupés.

Enfin, c’est à la conclusion que l’on adressera les éloges les plus flatteurs – démontrer que contrairement à la doxa, la colonisation fut une perte financière pour la métropole française et qu’elle dépensa sans compter pour ses colonies alors même qu’on lui reproche justement aujourd’hui une exploitation éhontée ne cesse de surprendre et invite à la réflexion car Bernard Lugan, en historien rigoureux, fait fi de tout l’aspect psychologique de la colonisation.

Un livre difficile d’accès, rigoureux et exigeant mais que tout lecteur cultivé avec une formation universitaire se doit de posséder.

Pour en finir avec la colonisation de Bernard Lugan (éditions du Rocher, 388 pages, 22,40 euros)