Petit frère d’Eric Zemmour

Simon Sitruk, jeune juif et star DJ est assassiné par Yazid Chadli, son ami d’enfance – tous deux vivaient dans le même immeuble parisien où se côtoyaient juifs et arabes. Le narrateur, journaliste de gauche fortement inspiré de Bernard-Henri Lévy, enquête sur ce meurtre qui pourrait attiser les tensions entre les deux communautés. Il fait alors la généalogie de l’intégration à la française et finit par comprendre comme l’accueil de l’immigré, de l’autre et de sa différence, auront conduit à ce fait divers tragique… Roman raciste, antisémite et considérant les femmes comme des demi-salopes, Petit frère d’Eric Zemmour, paru en 2008, résumait parfaitement ce qui allait devenir la ligne politique du malheureux candidat à la présidentielle. Le roman est loin d’être mauvais, bien écrit et analysant avec finesse comment la gauche et le mouvement de SOS racisme auront tué l’assimilation à la française en privilégiant le droit à la différence. Le fameux immeuble où se sont rencontrés Simon et Yazid fut un lieu de rencontre multiculturel qui n’existe plus et ne peut plus exister : Si Zemmour n’évoque même pas du prix du loyer parisien (l’économique est absent de son ouvrage), il explique la haine antisémite qui empêche désormais arabes et juifs de coexister alors qu’à une époque les références culturelles des deux communautés venues d’Algérie autorisait l’amitié. C’est donc un roman sur le dévoiement républicain et sur la montée de la haine. Dommage qu’il soit lui aussi plein de haine car ce n’est certainement pas avec elle qu’on reconstruira la république.

Petit frère d’Eric Zemmour (Denoël, 352 pages, 20,30 euros)