La collaboration Staline-Hitler. 10 mars 1939-22 juin 1941. Août-septembre 1944 de Jean-Jacques Marie

Ouvrage polémique et passionnant, La collaboration Staline-Hitler voit un Jean-Jacques Marie se payer Staline et une partie de la profession des historiens. Je m’explique : lorsque Staline a reçu la proposition de ce qui allait devenir le pacte germano-soviétique, il a répondu par un court message qui, depuis, a été… caviardé par les historiens. Rien de moins ! Dans ce court texte, Staline signalait explicitement vouloir mettre en place une « collaboration » avec l’Allemagne et les professionnels de la profession ont préféré censurer ce mot. C’est donc fort de cette information que Jean-Jacques Marie va relire tout ce qui précéda le texte et le suivit. Staline ne cessa en effet de faire les yeux doux à Hitler. Bien sûr, il y avait la propagande anti-fasciste au sein de l’URSSS (Jean-Jacques Marie insiste trop peu sur ce point) mais ce n’était que la poudre aux yeux car le bon camarade Staline a toujours rêvé d’une alliance avec l’Allemagne nazie et a tout fait pour qu’elle se produise. Cela a été tellement loin que Hitler devint, pour Staline, un véritable ami bien qu’ils ne se rencontrèrent jamais. Même une fois l’URSS attaquée, Staline continuait de croire que Hitler avait été joué par ses maréchaux et qu’il restait l’allié fidèle de Staline. C’est cette hallucinante collaboration, un des plus grands cas d’aveuglement politique de l’histoire, que Jean-Jacques Marie développe dans un ouvrage remarquable de clarté et d’ironie historique. Immanquable.

La collaboration Staline-Hitler. 10 mars 1939-22 juin 1941. Août-septembre 1944 de Jean-Jacques Marie (Tallandier, 352 pages, 22,90 euros)