Al-Andalus – L'imposture du mythe du « paradis multiculturel » de Philippe Conrad

Cet opuscule de seulement 70 pages offre une synthèse bien légère sur la question d’Al-Andalus, qui fut autrefois présenté comme un haut lieu de tolérance mêlant les trois religions monothéistes. Finalement, loin de traiter la question d’Andalus, Philippe Conrad se contente de présenter le statut juridique de dhimmi qui désigne les gens du livre soumis au versement d’un impôt et à de multiples mesures vexatoires de la part des Musulmans. Fort des textes, il prouve que ni les Juifs ni les Chrétiens n’ont jamais coexisté de manière aimable avec les Musulmans puisque soumis comme des semi-esclaves. Certes, mais c’est un peu court et on aurait aimé lire une véritable synthèse sur le sujet plutôt qu’une courte notice sur le dhimmi. Par ailleurs, Philippe Conrad se scandalise d’un tel statut mais semble oublier que c’est l’autorité du vainqueur qui s’impose – les Musulmans contrôlaient une partie de l’Espagne. Il a d’ailleurs l’honnêteté de reconnaître que les Chrétiens ont imposé eux aussi des mesures cruelles à l’égard des Juifs. Finalement, Philippe Conrad ne regrette-t-il pas que les dhimmis ne soient pas les maîtres et ne puissent pas réserver aux Musulmans le même traitement ?

Al-Andalus – L'imposture du mythe du « paradis multiculturel » de Philippe Conrad (La Nouvelle Librairie, 70 pages, 9 euros)