Wild Cards, tome 1 de George R. Martin

C’est parce qu’il s’est lancé dans une campagne rôlistique passionnée via le jeu de rôle SuperWorld, que George R. Martin a ressenti le désir de créer l’univers de Wild Cards. Soutenu par ses joueurs et une équipe de novellistes, il a imaginé des Etats-Unis alternatives marquées par l’arrivée d’un étrange extraterrestre, la diffusion d’un virus, la décimation de 90% de la population terrestre et l’apparition de superpouvoirs. Ces superpouvoirs n’en sont d’ailleurs pas toujours ! Car aux As, ceux ayant récoltés des dons faisant d’eux de véritables super-héros, s’opposent les jokers pour lesquels les pouvoirs se révèlent plutôt une malédiction avec de monstrueuses difformités à la clé.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Wild Cards ne met donc pas en scène des super-héros classique à la X-Men. A l’instar d’un Alan Moore, Martin et son équipe préfèrent relire l’histoire des Etats-Unis (Maccarthysme, mouvements étudiants contestataires…) à l’aune des mutés, se demandant ce qui serait advenu des USA si des êtres à pouvoirs y avaient pullulé.

Le lecteur désireux de se plonger dans d’épiques rebondissements voyant s’affronter tel super-héros face à tel super-vilain en sera pour ses frais. Par contre, l’amateur de récits postmoderne, et intéressé par le déconstructionnisme d’un Alan Moore, pourra trouver quelque charme à cet épais premier tome. « Quelque » seulement ? En effet, le premier tome de Wild Cards, s’il se lit certes avec plaisir, n’atteint jamais à la flamboyance d’un Watchmen et il faudra donc se contenter d’un ouvrage maîtrisé, mais pas toujours passionnant. N’en reste pas moins un solide volume qui vous occupera pendant de longues heures de lectures.

Wild Cards, tome 1 de George R. Martin (J’ai Lu, 768 pages, 9,90 euros)