Staline de François Kersaudy

Troisième tome de la collection « Maître de guerre », ce tome imprimé sur papier mat, en couleur et accompagné de nombreuses photographies propose une passionnante biographie de Staline depuis sa prime enfance jusqu’à son décès. Ecrite avec un ton légèrement ironique (on comprend pourquoi – Staline est un tel monstre et ses actions à ce point immorales qu’il fallait bien traiter la vie de ce machiavel en politique avec une certaine distanciation tant on risque certains haut de cœur face à ses « œuvres »), elle donne à suivre le parcours d’un homme à l’origine certainement marxiste mais déjà cruel et sans morale. Par la suite, au fur et à mesure qu’il grimpe les échelons du pouvoir, Staline apparaît de plus en plus comme un dictateur qui se sert de Marx et de Lénine pour arriver à ses fins. Une fois devenu le numéro 1 du régime soviétique, c’est à un despote sanguinaire que l’on a affaire qui fait massacrer opposants, camarades politiques, généraux et soldats. En effet, Staline voit des complots partout… sauf là où il y en a réellement un (voir sa stupide attitude face à Hitler). Une fois la guerre contre l’Allemagne enclenché, ce médiocre stratège accumulera les erreurs les unes après les autres, apprenant son métier de Maréchal (sic) sur le tas et finissant, ô surprise ! par devenir un véritable maître de guerre. Devant tant de fourberies, de cruauté, d’incompétence mais parfois aussi de génie et de puissance, on a quand même envie de s’exclamer, « Chapeau l’artiste ! »

Staline de François Kersaudy (Perrin, 280 pages, 21 euros)