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Le blog de Menon
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4 décembre 2023

Mort à crédit de Céline

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Il m’aura fallu une semaine complète à raison de journées entières de lecture pour venir à bout du second roman de L.-F. Céline. Un roman écrit tout petit, dense, à la prose aussi puissante qu’une descente de lave sur la face d’un volcan. Un ouvrage répétitif, brouillon, audacieux, verbeux, incantatoire, hystérique, etc. N’en jetez plus ! C’est la seconde fois que je lis Mort à crédit, récit des jeunes années d’apprentissage de Céline. Et franchement, c’est une expérience difficile. Le roman commence plutôt bien avec une profonde mélancolie et un style mesuré. Puis, le roman avance : plus le gamin Céline commence à perdre pied et plus la langue se fait hachée ; les fameux points de suspension envahissant les pages. Plus l’histoire devient aussi sombre et torturée ; parfois drôlement, il faut bien le reconnaître. Mais le problème tient notamment au délire verbeux de l’auteur qui sature des centaines de pages de dialogues et d’élucubrations délirantes alors même que sur moitié moins de feuillets, l’histoire et la psychologie des personnages auraient été la même. Sincèrement, je pense qu’un tome moitié moins épais aurait été préférable et tant pis pour les puristes, fans de Céline qui me lyncheront pour ces propos. A plusieurs reprises de ma lecture, en effet, j’avais l’impression d’être pris sous un rouleau compresseur verbal et ne plus rien comprendre aux échanges. Je tournais les pages dans une pathétique tentative d’avancer dans une histoire à ce point répétitive que si j’avais sauté des pages, pas sûr que je me serais senti perdu. Bref, je ne suis pas sûr de vouloir conseiller l’expériences. Autant Le voyage au bout de la nuit est un chef d’œuvre, notamment par sa suite de tableaux qui rendent la vie de Céline digne d’une épopée, autant Mort à crédit reste à ras du sol avec du sordide, de la violence et de la haine et rien d’autre.

 

Mort à crédit de Céline (Gallimard, 622 pages, 10,90 euros)

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