Histoire de la collaboration de Dominique Venner

Voici une monumentale histoire de la collaboration de plus de 750 pages ! Elle commence à la fin de la première guerre mondiale et se termine à l’issue de la seconde, une fois l’épuration terminé. Avec une probité que bien des historiens lui envieraient, Dominique Venner traite avec une rigueur maniaque de toutes les facettes de son sujet en remettant systématiquement dans son contexte les faits (pour éviter les jugements moraux a postériori) et en n’évitant ni les étrangetés ni les paradoxes qui complexifient le récit mais le rende moins manichéen. Collaborateurs, pétainistes et résistants prennent des couleurs vives les rendant incroyablement concrets et humains. Fini les jugements à l’emporte-pièce et autres simplifications afin de lisser les faits et de rendre le tout prêt-à-consommer. C’est dans sa grande complexité qu’est racontée cette aventure peu ragoutante et pourtant bien trop humaine qu’est la collaboration. Venner ne manque évidemment pas de traiter du sort des juifs français. Son pédigrée d’historien d’extrême-droite laissera croire qu’il prend fait et cause pour Vichy et les collaborateurs contre les résistants. Nullement. A part une sympathie marquée pour les miliciens et une critique radicale de l’épuration, Dominique Venner reste d’une constante honnêteté intellectuelle. Ce fort ouvrage est complété par trois dictionnaires interne présentant les partis politiques, les journaux et les acteurs de cette période.

Histoire de la collaboration de Dominique Venner (Pygmalion, 768 pages, 26,20 euros)