Miles Davis et le blues du Blanc d’Alain Gerber

Il n’est pas dans mes habitudes de stopper la lecture d’un livre en cours de route. Surtout quand celui-ci est mince. Mais là… Pourtant, la thèse de ce court essai consacré à Miles Davis ne manque pas d’intérêt. En effet, Alain Gerber souligne le mouvement de colère de Davis en 1975, s’en prenant « [aux] standards empruntés au répertoire de la chanson populaire et de la comédie musicale, dont il avait été pendant plus de vingt ans le plus troublant des interprètes. » Davis ne supportait plus, alors, de jouer des morceaux pour blancs comme My Funny Valentine ou Someday My Prince Will Come. Ainsi, « terrorisé à l'idée que l'air du temps pourrait souffler la flamme de son génie si son génie restait en place », il aurait voulu réinventer sa musique. Hélas, malgré une thématique séduisante, cet essai m’est tombé des mains à mi-parcours : la faute d’Alain Gerber ou la mienne ? Je ne saurais dire. Le texte m’a semblé verbeux, l’auteur accumulant les phrases mais ne traitant jamais directement son sujet. Bref, je suis resté à la porte de ce livre dont on peut aussi regretter qu’il soit au format poche et ne dépassant pas 130 pages, et ce pour un prix tout de même élevé.

Miles Davis et le blues du Blanc d’Alain Gerber (Fayard, 140 pages, 14 euros)