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Le blog de Menon
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16 juin 2020

Moins que zéro de Bret Easton Ellis

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Ils sont jeunes, beaux, vont à la FAC et se retrouvent pour les vacances d’été. Ils sont aussi déconnectés du réel, incapables d’articuler plus de quelques mots, gavés de MTV, d’alcool et de de drogue. La jeunesse de Los Angeles sent le soufre. Le temps d’un été, l’un d’entre eux, Clay, va réaliser quel abysse le sépare de ses amis de lycée et du précipice dans lequel il pourrait bien tomber.

C’est à seulement vingt-et-un ans que Bret Easton Ellis publie ce premier roman qui deviendra un best-seller et un roman culte. S’inspirant de ses années à la FAC et de ses propres démons (Ellis, on le sait, a consommé beaucoup de drogue et d’alcool – mais on ne sait pas si c’était le cas lors de la rédaction du livre), le jeune romancier livre un premier titre remarquable.

C’est avant tout, pour ne pas dire principalement, par son écriture froide et clinique que Moins que zéro se singularise. Le style fait ici écho au vide intérieur de ses héros. La froideur et l’absence totale d’émotion que suscite la narration renvoie le lecteur à ce sentiment qui taraude Clay : la perte d’identité. Se rappelant des moments de son enfance ou de sa jeunesse, Clay se rend compte, qu’à une époque, il se sentait vivant. Humain. Aujourd’hui, le voilà devenu un zombie. Julian et Blair s’en sortent peut-être mieux que lui. Toujours est-il que la mort, la drogue et le sexe s’imposent désormais comme le seul horizon de nos héros. Un horizon sans soleil. Sans joie. Destiné uniquement à tuer le temps. Fumer une cigarette devant MTV, s’abrutir, s’oublier. Oublier qui on a été. Bienvenu dans notre monde. Bienvenue en enfer.

 

Moins que zéro de Bret Easton Ellis (10/18, 216 pages, 7,10 euros)

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