Reprise du blog : la sainte Vierge et le mal de dos

Désormais, le blog proposera des billets analytiques et transversaux sur des sujets tournant autour de la psychanalyse, religion et ésotérisme. Nous commencerons par :

La sainte Vierge et le mal de dos

« Au commencement, était le Verbe », nous dit Jean en son Evangile. Ainsi, c'est par la Parole du Père que le monde advint. Voilà pourquoi on peut affirmer que ce qui structure un Homme est bien le père via le symbolique (discours) et imaginaire (représentation) – les deux éléments étant liés.

Toute personne dont le père a été absent ou démissionnaire subit une perte de structuration – psychologique et physique. Ainsi, du mal de dos : de plus en plus présent dans notre société, il touche des personnes de plus en plus jeunes. Dans tous les cas, les personnes ont question n'ont pas eu de père ou encore un père absent. C'est bien parce que le père n'a jamais enseigné la rectitude, la voie ascendante – [Allah] guide nous sur le chemin ascendant (Coran, Sourate 1, verset 6) – que nous ne savons pas bien nous tenir – toute position courbe ou déréglée traduit la tentation de revenir à une posture animale.

Cette chute de la fonction paternelle (forclusion du nom-du-père, selon la très belle formule de Jacques Lacan) a atteint un tel point que c'est vers la sainte Vierge que les Chrétiens se tournent dans les Litanies de Lorette (nous reviendrons, dans une prochaine entrée, sur les litanies. Disons simplement qu'il s'agit d'une invocation que l'on pourrait qualifier de mélopée à but extatique ou de transe). Marie (Hébreu : Myriam ou Mariam ; Latin : Maria) y est désignée comme « tour de David » et « tour d'ivoire ». Or, lorsqu'on pratique les Litanie, l'épiphanie de la lecture atteint alors de ces passages son point culminant. Ainsi, la Vierge, entre autres désignations sur lesquelles on ne se penchera pas ici, est-elle assimilée à la structure : celle de la colonne vertébrale et celle de la colonne de rectitude (double dénomination par la tour ; le lien avec l'Echelle de Jacob et le verset 6 de la 1ère Sourate ne doit pas être exclu).

À quel degré en sommes-nous arrivés de devoir qualifier la Vierge d'un symbole viril par excellence (la tour, structure phallique) ? Cette faute de goût extraordinaire démontre que la fonction paternelle a à ce point déchue que c'est à la mère qu'on implore de nous faire tenir droit.

Comments

[Menon]

Merci ^___^

[cathe]

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