La sonate à Kreutzer de Léon Tosltoï
Nous sommes en Russie. Dans un train, le narrateur assiste à quelques échanges anodins entre passagers jusqu’à ce qu’un vieillard à l’air inquiétant professe des paroles bien dures sur les femmes. Intéressé, le narrateur s’enquiert de ce que le vieil homme a à raconter – il a tué sa femme et se décide à tout raconter à cet étranger prêt à recueillir ses confidences… Nouvelle ou court roman que cette Sonate à Kreutzer (titre imaginé d’après la Sonate pour piano et violon no 9 en la majeur de Ludwig van Beethoven, op. 47) ? Difficile à dire. J’opte, pour ma part, pour la nouvelle. Toujours est-il que ce récit de Léon Tolstoï (auteur du chef d’œuvre qu’est Guerre et Paix) met en scène un homme tourmenté par la passion amoureuse, la jalousie et qui tient des propos cyniques mais d’une justesse sûre concernant la place des femmes dans la société, leur jeu de séduction et la façon dont tout est construit pour amener un homme à tomber entre leurs griffes. Au-delà de ce cynisme sociologique, Tolstoï met en scène l’âme russe avec toute sa passion et ses tourments. Assurément, La sonate à Kreutzer fait partie de ces récits que l’on oublie difficilement tant sa puissance sombre impacte.
La sonate à Kreutzer de Léon Tosltoï (édition numérique gratuite)