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21 avril 2020

U.G. Pertinences impertinentes d’U. G. et Charles Antoni

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Avant de rentrer dans le détail, il faut savoir pourquoi on considère U. G. (1918-2007) comme un maître spirituel.

 

I/La « calamité

 

Alors qu’il atteint sa quarante-neuvième année, U. G. vécut, un jour, une transformation physique qu’il appela sa « calamité ».

U. G. éprouva une transformation radicale de tout son être, une transformation de sa conscience et une transformation de son corps. A l’issu de cette « calamité » relatée avec force détails dans Rencontres avec un éveillé contestataire, U. G. dut réapprendre tout ce qu’un Homme sait, comme s’il était un enfant. Il repartit de zéro et devint un autre. A compter ce de jour, il ne fut plus réellement un homme, mais « un ordinateur ». Son esprit devint un simple filtre traitant de manière factuelle les données ; il était toujours capable d’interactions sociales ; mais, lorsqu’il se retrouvait seul, U. G. ne percevait plus ni envie, ni manque, ni rien. Face à un interlocuteur, il ne faisait plus de différence entre lui et l’autre. Pour lui, tout était relié dans une même chaîne. Car seul notre mental organise et filtre le réel. Il nous fait croire qu’il existe des choses bonnes ou mauvaises, du bon ou du mauvais, du laid ou du beau.

Désormais, pour U. G., il n’y a plus rien que le flux de la vie. Son corps est tout son être. Il n’y a donc ni dieu, ni diable ; ni réincarnation, ni vie après la mort. Il n’y a rien qu’une vie, intense et fabuleuse ; puis, ensuite, plus rien ; un rien ne pouvant être pensé.

 

II/Pertinences impertinentes

De U. G. Krishnamurti, ce grand maître spirituel indien dont l’iconoclasme et le style rappelaient les grands maîtres du zen, on connaît avant tout Le mental est un mythe ou Au pied du mur. Mais, plus confidentiel et donc moins connu, ce livre, Pertinences impertinentes. Il s’agit sans doute d’une des dernières interviews d’U. G. puisque ce dernier est mort à 89 ans et qu’il a, si je ne m’abuse, 82 ans lors de ces entretiens.

Hélas, on ne la conseillera pas ! Vieilli, U. G. se révèle confus. Aux questions pourtant simples de Charles Antoni, il répond par des propos maladroits et parfois même contradictoires. Un exemple ? Dans les premiers livres où on le découvrait, il prétendait avoir obtenu des pouvoirs extrasensoriels lui permettant notamment de connaître la vie d’une personne rien qu’en le regardant. Ici, il affirme qu’il inventait tout en faisant accroire qu’il lisait dans les lignes de la main. Autre exemple : ici, U. G. semble perdre le fil de ses pensées. Il rentre dans des digressions hésitantes desquelles on sort interdit. On s’oblige à relire plusieurs foi la réponse avec la sensation qu’il ne sait plus du tout où il en est.

Peut-être l’âge jouait-il ? Peut-être avait-il trop parlé et raconté trop de fois les mêmes histoires ? Peut-être tombait-il le masque et révélait-il une certaine forme de supercherie ? Difficile à dire, mais la lecture de ces Pertinences impertinentes ne permet pas de recevoir le coup de fouet que ses autres ouvrages d’entretiens offraient. Ici, on ne trouve rien qui permette de se sentir bousculé et obligé de repenser tout à zéro – car c’était ça l’immense force des paroles d’U. G.. Dommage.

 

U.G. Pertinences impertinentes d’U.G. et Charles Antoni (Charles Antoni L’Originel, 153 pages, 18 euros)

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