Tout est conscience – une voie d’éveil bouddhiste de Jean-Marc Vivenza

Faisant suite à Nâgârjuna et la doctrine de la vacuité, Tout est conscience de Jean-Marc Vivenza reprend, si j’ose dire, là où Nâgârjuna s’était arrêté. Faisant suite à sa théorie du juste milieu, plusieurs maîtres se sont demandés comment il était possible de considérer que tout est vacuité alors même que tout est perçu par l’esprit. S’il n’y a pas d’esprit, comment peut-il y avoir perception ? Vivenza déploie alors pour nous, lors d’une excellente analyse dont il a le secret, toute la théorie de l'école du Yogâcâra ou voie de "l'esprit-seul" qui estime que si l’esprit est le plus petit dénominateur commun à tout ce qui nous entoure, il n’en reste pas moins illusoire. Il s’agit à la fois de concilier le concept même de vacuité et le substrat du réel sans quoi il ne pourrait y avoir quelque-chose, c’est-à-dire l’esprit.

Comme de juste, Jean-Marc Vivenza livre un ouvrage précieux, pédagogique, bien que complexe. Les liens qu’il tisse entre la notion d’inconscient, notamment jungien, et celui de l’esprit primordial éclairent notamment à la fois la doctrine psychanalytique occidentale et la métaphysique bouddhiste indienne, apportant un éclairage précieux et complémentaire.

Tout est conscience – une voie d’éveil bouddhiste de Jean-Marc Vivenza (Albin Michel, 247 pages, 8,90 euros)