Un magazine britannique demande à ses lectrices de tester des sex toys

C'est sûr que le métal et le plastiques ont un avantage sur l'être humain : ils ne donnent pas leur avis, ne s'épuisent jamais et ne se plaignent pas. Demain, les robots ?

Comments

[Menon]

"Mais... as-tu essayé, Ménon? Que peux-tu dire aux femmes incapables de se stimuler à l'intérieur de façon manuelle? Comment peux-tu leur affirmer qu'il n'y a que la main pour cela?" : là, c'est un autre problème. Je ne suis pas dogmatique. Si c'est une solution qui fonctionne pour elle aux détriments des autres, je suis pour.

Mais il me semble que, plutôt que de vouloir penser au plaisir solitaire, le vrai problème que rencontre notre société est celui du non-plaisir partagé : Solitude, violence dans le couple, pas de plaisir, etc. Et les sex toys ne règleront rien.

Il y a un problème de soi : construction de soi, image de soi, rapport à soi et un problème à l'autre. Notre société provoque de la division mécaniquement et entend la combler par l'achat ou le substitut.

[Cruchotte]

"Et puis ce qui me gène, c'est l'idée de quelque chose de non naturel qui rentre dans le corps."

Les préservatifs féminins ou masculins, la pilule contraceptive, les stérilets, les diaphragmes, les spermicides, les lubrifiants, les tampons ou les coupes menstruelles... sont aussi des choses non-naturelles qui entrent dans le corps.

Et pour beaucoup de femmes, c'est la simple idée qu'une verge ou que leurs doigts entrent en elles qui leur pose problème. Pourtant, c'est naturel.

"Encore une fois, la main est bien placée pour ce genre de choses"

Mais... as-tu essayé, Ménon? Que peux-tu dire aux femmes incapables de se stimuler à l'intérieur de façon manuelle? Comment peux-tu leur affirmer qu'il n'y a que la main pour cela?

"réclame qui a créé un besoin n'existant pas jusque là."

Les jouets intimes existent depuis très longtemps, pourtant... aujourd'hui, ils sont visibles parce qu'on en parle.

Et si mes souvenirs sont bons, la littérature classique comporte quelques exemples de femmes jouant avec des substituts.

[Menon]

Et puis ce qui me gène, c'est l'idée de quelque chose de non naturel qui rentre dans le corps. La main, le sexe masculin, c'est naturel. Le plastique ou le métal qui imite (et c'est cette imitation qui en rajoute encore dans le côté non-naturel) et qui pénètre est un contre-sens ontologique.

Encore une fois, la main est bien placée pour ce genre de choses et nombre de femmes n'ont jamais eu besoin de sex toys avant qu'on leur en fasse la réclame - réclame qui a créé un besoin n'existant pas jusque là.

[Cruchotte]

"Il s'agit avant tout d'harmoniser ; cela prend du temps."

Oh que oui, cela prend du temps...

"Et faire rentrer dans cette équation un objet me semble une idée, mais pas en début de relation en tout cas."

C'est sûr que sans un solide dialogue entre les deux partenaires, ça ne s'improvise pas...

"Et peut-être aussi que le jour où l'on a besoin du piment, c'est que notre gout s'est émoussé."

Je n'en suis pas sûre. La vie sexuelle évolue constamment, les désirs changent, ce n'est pas une question de lassitude. La complicité évolue aussi. Je crois que, dans un couple, c'est une façon de partager plus de choses, d'élargir les possibilités de l'intimité.

[Menon]

Je dirais juste ceci car tes arguments sont pertinents et que, n'étant pas une femme, il y a des choses que je ne peux pas comprendre :

Aller vers l'autre et apprendre à son contact remplace tous les entrainements préparatoires.

L'homme ne sait pas non plus grand chose de ce vagin qu'il ne possède pas.
Pas plus que la femme ne connait ce sexe qui se dresse chez l'homme.

Il s'agit avant tout d'harmoniser ; cela prend du temps. Et faire rentrer dans cette équation un objet me semble une idée, mais pas en début de relation en tout cas. Avant de pimenter une viande, on doit d'abord en connaitre le gout. Et peut-être aussi que le jour où l'on a besoin du piment, c'est que notre gout s'est émoussé.