Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Menon
Archives
2 décembre 2005

Lettres à l'opinion éclairée de Jacques-Alain Miller

2020533588.08.lzzzzzzz

A l’origine des Lettres à l’opinion éclairée de Jacques-Alain Miller, un manquement a une règle du droit de la presse par le rédacteur en chef de la revue de psychanalyse freudienne… Le monsieur cite JAM, émet des remarques erronées, et lorsqu’il reçoit le droit de réponse de l’intéressé refuse de le passer, arguant que JAM n’a pas su lire son texte et y voit des choses qui n’y sont pas. Le droit de la presse est un droit inaliénable : du moment que vous êtes cité dans un journal, que ce soit en bien ou en mal, vous avez le droit de réponse. Ce droit ne peut être contesté ou discuté, sauf si votre réponse se singularise par des injures. Cette fin de non recevoir adressé à JAM le met donc hors de lui pour une excellente raison. Le chef des lacaniens décide donc d’éditer des lettres à compte d’auteur qui seront vendus au public de quelques librairies parisiennes pour les faire réagir sur l’évènement.

Bien anodin cet évènement ?

Non pas.

Il révèle que l’IPA, l’institut psychanalytique fondé par Freud, continue de faire peser un anathème contre les lacaniens, après l’excommunication de Lacan dans les années 60. JAM entreprends alors un discours avec « l’opinion éclairée », ses lecteurs, sur des sujets comme la psychanalyse, Lacan, ses années de jeunesse, l’IPA, et l’école lacanienne. C’est un livre qui ne parlera donc qu’à ceux qui savent, qui connaissent les intrigues parisiennes, pour qui la psychanalyse n’est pas qu’une pratique du divan, mais aussi une question de puissance et d’intérêt.

L’ouvrage se conclue finalement par une main tendue à l’IPA, mais dans un style si méprisant pour l’association, que ce fameux groupe a du en prendre ombrage. JAM a beau se défendre de vouloir se brouiller avec eux, il a beau revendiquer son désir de voir lacaniens et freudiens se retrouver, on voit bien qu’il jouit de la revanche de Lacan et qu’il prends un grand plaisir à faire de son groupe le seul groupe respectueux de la doctrine freudienne.

On notera tout de même un style charmant, mesuré, concret, plein d’intelligence dans le reste de l’ouvrage (à l’exception d’un discours d’un ton terrible adressé à son ancien analyste), ainsi qu’une auto-analyse de JAM sur une erreur d’écriture qui amènera à une mise en abîme de l’idée même de ce livre, et sur la crainte et la conscience de sa propre mort. Un grand moment, très freudien, et donc beau dans le geste, et dans l’écriture.

Publicité
Commentaires
Le blog de Menon
Publicité
Le blog de Menon
Publicité