Nous autres modernes d'Alain Finkielkraut
Dans cet excellent livre, aux accents toutefois quelque peu passéistes, Alain Finkielkraut dépeint ce qu’est la Modernité. D’ailleurs, qu’entends-t-on par là ? Simplement ce que signifie « être moderne » : donc être en rupture avec les anciens.
Et être moderne, qu’est-ce c’est ? C’est se singulariser culturellement parlant vis-à-vis du passé, de se mettre en position de novation (néologisme ?) et d’avancée.
Avec un grand talent et une sensibilité qui n’a rien de niaise, le philosophe Finkielkraut envisage la douleur et le drame de l’homme déchiré dans son essence par la question de la mort, et son insupportable souci d’y remédier : engagé dans un perpétuel mouvement allant vers l’avant, il s’est bercé d’illusions au vingtième siècle, croyant pouvoir réaliser le bonheur de l’Homme, le transformer et le métamorphoser. Mais, le retour du refoulé a été bien douloureux et révolution française, nazisme et communisme ont sonnés le glas de sa positivité.
Le moderne, fils de rien et agent du néant du demain se perds, selon Finkielkraut, dans le cri déchirant de celui qui affolé par la mort, entreprends une bioéthique pour la mettre au pas : comme son humanité ?
Idéal pour débuter en philo : il s’agit là d’une année de cours tenus à Polytechnique. Idéal aussi pour se repérer dans son siècle, surtout lorsqu’on a des yeux pour ne pas voir.