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28 février 2024

La vie devant soi d’Emile Ajar

 

Momo, et d’autres enfants de prostituées, vivent chez madame Rosa, une vieille juive obèse (d’ailleurs ancienne prostituée) et qui garde les petits en échange d’un peu d’argent. Mais Momo vit de plus en plus mal sa situation d’orphelin. Quant à madame Rosa, elle perd la tête, ce qui angoisse son petit bonhomme tellement désireux de la soigner et de la protéger… J’avais beaucoup aimé Gros-Câlin d’Emile Ajar (alias Romain Gary) et je gardais un très bon souvenir de cette Vie devant soi que j’avais eu l’occasion de lire presque d’une traite lors d’un long voyage en train. Mais cette seconde lecture m’a profondément déçu. Ce qui fonctionnait à merveille dans Gros-Câlin (mélange de discours délirants, de propos d’enfants et de termes crûs) marche encore mieux ici puisque Momo est un gamin des rues qui a reçu une éducation en dents de scie, d’où sa propension à mélanger termes savants et syntaxe infantile. Malheureusement, c’est l’histoire qui ne tient pas la route. En dix pages de La vie devant soi, tout est dit et le reste du roman ne sera qu’une suite de variations sur le même thème. Madame Rosa ne supporte plus de monter les escaliers et perd la boule. Momo s’inquiète pour elle et cherche à la guérir. Il parle aux quelques adultes de son monde mais il s’agit d’un dialogue de sourd. Et, enfin, il recherche sa mère. En gros, voilà les thèmes qui reviennent en boucle sous la plume d’Ajar qui aurait pu écrire une nouvelle parfaite plutôt qu’un livre interminable. On notera, pour finir, que ce roman a été couronné du prix Goncourt 1975.

 

La vie devant soi d’Emile Ajar (Gallimard, 273 pages, 8,90 euros)

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