La guerre secrète contre les peuples de Claire Séverac

Assurément, cet ouvrage de Claire Séverac ne laissera personne indifférent. Et, pour tout dire, il m’a passionné. L’auteur s’intéresse à ce qu’elle considère comme un vaste complot mondial pour décimer la population. Cela se manifeste par des chemtrails avec pulvérisation de produits toxiques, utilisation de pesticides et autres produits nocifs, maladies qui se développent, stérilisations forcées, implants de puces sans l’accord du citoyen et même début d’hybride humain-animal ! Autant dire que l’auteur se livre à une dénonciation implacable de ce qu’elle considère comme un génocide pire que la shoah. Et c’est bien là que le bât blesse. En effet, difficile de critiquer Claire Séverac lorsqu’elle dénonce la présence de produits toxiques. C’est un sujet grave et parfaitement référencé. Certes, on n’est pas obligé de croire aux chemtrails mais n’en reste pas moins que nous sommes bel et bien empoissonnés en permanence. Mais de là à considérer qu’une élite, les Illuminati, préparent la stérilisation forcée d’une partie de la population ainsi que sa mise à mort par épandage de produits toxiques, il y a un pas qu’on ne saurait franchir. Pour Claire Séverac, le ciel n’est jamais bleu très longtemps car des avions ne tardent pas à venir y pulvériser du produit – le ciel serait toujours gris. On verrait les sols abimés et des sortes de toiles d’araignées tombées sur les vitres des voitures ; les humains seraient trop fatigués ou manipulés pour manifester ou s’indigner ; et des puces pour les tracer leur seraient injectées lors d’opération bénignes. Du reste, tout individu est désormais tracé et manipulé jusqu’au niveau de son ADN. N’en jetez plus ! A lire son livre, on a l’impression de vivre dans un univers de science-fiction dystopique digne du Meilleur des mondes. Or, non, c’est faux ! Soit Claire Séverac ne regarde jamais correctement le ciel ou les actualités, soit elle est tombée dans un délire paranoïaque. Nous ne sommes pas devenus des moutons se laissant doucement conduire à l’abattoir avec de nouvelles maladies dégénératives nous frappant sans cesse. Cette critique sévère mise à part, il est évident que nombre de propos tenus dans l’ouvrage méritent une prise de conscience. Dommage que l’auteur n’ait pas d’autre solution que celle de l’indignation. On ne peut rien faire, selon moi, car tout étant empoisonné et tout étant sous le contrôle des élites financières, même une révolution n’aboutirait à aucun changement. En tout cas, une chose est sûre : depuis la lecture de ce livre, je ne regarde plus le ciel ou la nourriture que j’ingère avec le même regard.

La guerre secrète contre les peuples de Claire Séverac (Kontre Kulture, 406 pages, 23,50 euros)