Traité d’athéologie de Michel Onfray

Publié en 2005, le Traité d’athéologie de Michel Onfray fait partie de ces ouvrages qu’il faut posséder dans sa bibliothèque de travail que l’on soit d’accord, ou pas, avec ses idées. Adoptant un ton pamphlétaire qui fait de cet ouvrage un brûlot plus qu’un traité philosophique, le Traité d’athéologie de Michel Onfray s’intéresse aux trois monothéismes (Judaïsme, Christianisme et Islam) dont il déplore la pulsion de mort au travail, sa haine des femmes et de la pensée. Onfray fait feu de tout bois pour justifier sa démonstration et s’avère très convainquant même si des erreurs ou des jugements à l’emporte-pièce sont formulés. Finalement, le tort de l’auteur est de lire les textes et de s’en tenir à une lecture purement littérale qui n’est jamais pratiquée ou très rarement. Mais, dans le même temps, si on trouve des lectures allégoriques ou symboliques et si les pratiques religieuses ne flirtent que fort peu avec le nihilisme, force est de constater que chacun des trois monothéismes accorde un crédit divin aux rédactions de leur livre et estiment que ces derniers racontent des histoires s’étant vraiment déroulées et ne contenant aucune erreur ou contradiction. Or, une lecture sérieuse des textes sacrés monothéistes ne peut que laisser confondu, tout comme une étude de la biographie des pères fondateurs. Finalement, c’est le ton outrancier qu’emploi Onfray qui disqualifie le plus son travail. Plus de sérieux dans le déroulé des arguments aurait invité le lecteur à prendre fait et cause pour la thèse du livre alors qu’un tel rouleau compresseur finit par en paraître suspect.

Traité d’athéologie de Michel Onfray (Le Livre de Poche, 320 pages, 8,40 euros)