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21 juillet 2019

Moins que zéro de Bret Easton Ellis

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Jeune et riche étudiant à l’université de Camden dans le New Hampshire, Clay retourne dans sa ville natale de Los Angeles pour les vacances. Sur place, il retrouve sa petite amie Blair avec laquelle les relations sont devenues ambigües ; il renoue aussi avec son copain Julian dont il découvre qu’il se prostitue pour s’acheter de la drogue. Complètement perdu et dépressif, Clay s’offre lui aussi des escapades d’opiacées, tentant désespérément de trouver un sens à sa vie.

Le premier roman de l’écrivain culte américain Bret Easton Ellis a été signé à ses vingt-et-un ans. Servi par un style volontairement plat et monotone, Ellis met en scène des adolescents totalement interchangeables – ainsi, aucune description physique ne vient nous éclairer sur eux ; leurs figures se résument à quelques phrases banales, toutes faites, qu’ils répètent machinalement, rendant difficile leur identification.

Ce qu’Ellis souhaite montrer, c’est à quel point cette jeunesse dorée de Los Angeles a perdu tout sens moral et tout désir réel. Passant des journées sans rien faire que de boire de l’alcool, écouter du rock ou regarder MTV, Clay et ses amis ressemblent à des zombis.
Après une enfance qui semble avoir été heureuse, ou tout du moins réelle, l’entrée dans cette adolescence semble avoir littéralement détruit le développement émotionnel des héros – confrontés au monde de la drogue et du sexe, les personnages de Moins que zéro se réduisent à des figures fantomatiques et vampiriques, incapables d’éprouver la moindre émotion et désireux de transgressions immondes pour se sentir titillés : mention spéciale à la description du snuff movie pornographique qui risque de soulever le cœur de plus d’un lecteur.

A sa sortie en 1986, Moins que zéro devint un roman culte et établit Bret Easton Ellis comme un des chefs de file de la nouvelle génération de romanciers américains. A sa relecture en 2019, on constate qu’il n’a pas pris une ride et reste toujours aussi dépressif et parfois scandaleux.

 

Moins que zéro de Bret Easton Ellis (10/18, 216 pages, 7,10 euros)

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