Nous n'avons jamais lu le Coran de Yousef Seddik

Nous ne l'avons jamais lu et il n'est pas sûr qu'on le lise avec cet essai... je suis bien embêté pour parler de ce livre parce que je n'ai pas bien compris ce que l'auteur a voulu démontrer. Il faut dire que Seddik est le spécialiste de l'analyse se terminant sur une non-conclusion. Le « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement... » de Pascal ne doit pas lui avoir été rapporté. Tant de confusion alors qu'il semble si désireux de nous démontrer... mais quoi ? A l'en croire, et si je le suis bien, toute la tradition exégétique musulmane serait une trahison du Coran jamais pensé pour être un livre mais bien un discours et qui, comme tout discours (psychanalyse oblige), conduit à la division – celle de Dieu, comme celle du sujet. Ca c'est pour le début. Par la suite, Seddik s'entête à démontrer que l'Arabie anté-islamique avait commerce avec la Grèce et que la culture grecque (philosophique, religieuse et économiques) aurait été bien connue des Arabes dont la langue même aurait été forgée à partir du Grec. Le Coran aurait cherché à dire cette vérité, celle de la raison (logos), mais l'exégèse aurait détourné le sens du texte et condamné à perdre le souffle d'un poème appelant à la raison et à la réflexion. Soit. Mais je crains qu'on ne me reprendra plus à acheter un livre de Seddik : qu'il apprenne à construire une argumentation !