Biographie de l'Archange Gabriel de Pierre Jovanovic

Pierre Jovanovic est capable, de livres en livres, du meilleur comme du pire et mieux, dans un même ouvrage, de passer de l'humour à la bêtise, de l'intelligence à l'idiotie... ainsi, cette bio' de l'Archange Gabriel aurait pu être excellente si Jovanovic ne prenait pas ses lecteurs pour des idiots. Exemple : Jovanovic nous explique que la Bible a été censurée mais que des Juifs ont gardé trace du texte original dans... le Talmud. Soit Jovanovic est un idiot, soit un menteur. Le Talmud n'est pas la version non censurée de la Bible mais un livre d'interprétations juridiques du texte biblique proposant aussi des légendes juives. Autrement dit : le lecteur non connaisseur se fait avoir en beauté par un auteur qui, à mon avis, sait parfaitement ce qu'il fait. Il faut dire que sa maison d'édition joue sur la théorie du complot dans le domaine mystique. C'est pas compliqué : au Vatican, ils sont méchants parce qu'ils cherchent à contrôler notre sexualité. Admettons. Est-ce pour autant nécessaire de décrire la Vierge Marie comme une Lolita et de souligner tous les trois lignes que Gabriel lui est visiblement passé dessus ? Parce que, Jovanovic, quand il a une idée en tête, il l'a généralement dans la culotte. Autrement dit : mais qu'elle baise bon sang ! Et la possibilité qu'elle n'ait pas baiser, la Vierge, est-ce que c'est si choquant que cela ? Est-ce que, quelque part, on ne pourrait pas penser que se faire baiser par un Ange ce n'est pas plus important qu'accueillir en son sein le Verbe incarné ? Mais pour Jovanovic, Dieu est moins important que l'Archange Gabriel.

A cela près (ce qui constitue tout de même une bonne partie du livre), découvrir une vision synthétique de la « vie » de Gabriel a quelque chose d'amusant et de charmant, surtout avec l'histoire de la reine Vashti ou les réflexions ô combien pertinentes sur le Livre de Daniel qui démontrent que, lorsque l'auteur s'en donne les moyens, il peut aller très loin dans ses raisonnements, pourfendre la pensée unique et en remonter aux prêtres qui ne croient plus aux miracles.