13 ans, mère et tueuse
Une fillette de 13 ans accouche chez ses parents avant de tuer son bébé.
La normalisation des rapports sexuels à un âge aussi jeune est la conséquence d'une libéralisation des rapports humains basés sur le rapport du libre-échangisme capitaliste. On couche comme on consomme : librement et sans contrainte.
C'est qu'aujourd'hui, l'objet est périssable et se dégrade : le principe de consommation implique un renouvellement des objets de consommation. Corollaire : ce qui n'est pas désiré ne peut plus être accepté. On refuse les ordres, les lois, l'autorité, les contraintes, les valeurs... normal puisque notre époque n'a aucun autre horizon que la production/consommation : dialectique nihiliste fondée sur le manque comme élément fondamental de l'être humain, vision entretenue par l'épistémé cartésienne séparant âme et corps, et faisant de ce dernier un élément en trop à l'Homme. En trop, puisque privé de toute transcendance et d'immanence, le corps - en l'occurrence celui du nourrisson - est un obstacle à la jouissance - ou, si vous préférez, à la compulsion de la consommation érigé en néo-dogme pscho-sexuel.
On peut donc, à 13 ans, se faire engrosser, accoucher chez ses parents (ce qui implique que personne n'ait vu que le ventre de la fillette grossissait) et ensuite tuer son bébé tout en appelant les secours. Ce dernier trait, rassurant, vient vérifier que l'entreprise de haine et de meurtre psychologique de l'être humain se heurte à un vernis, un reste, un quelque chose qui refuse de céder totalement. On peut appeler cela l'Ange ou l'Esprit. Dans cette sordide affaire, il y a consolation à constater que l'acte perpétuée est validée et appréciée par la mère qui, bien qu'elle l'ait commise, a compris la portée symbolique du geste.