Métaphysique de la guerre de Julius Evola
Ecrit par un penseur fasciné par l’ésotérisme et le fascisme, Métaphysique de la guerre n’est certainement pas l’ouvrage auquel je m’attendais. En 32 pages, Evola se livre à une réflexion passionnante sur la dimension spirituelle de la guerre. Loin de faire l’apologie du conflit armé, Evola estime que la guerre doit être sainte et surtout dirigée contre d’autres soldats. Il voit dans l’élévation héroïque une ascèse divine permettant à l’homme de transcender sa dimension mortelle.
Plus surprenant encore, il se livre à un hommage de la chevalerie musulmane et souligne que durant les Croisades, il n’y avait ni « bon », ni « méchant », mais des hommes en quête d’une supra-humanité, domestiquant leurs pulsions et mettant leur violence au service d’un idéal les obligeant à un comportement licite.
Enfin, il voit dans les Croisades la possibilité d’un universalisme puisque différentes nations étaient présentes qui oubliaient cette dimension pour lui préférer un idéal fédérateur. C’est certes critiquable mais en tout cas intéressant et digne d’intérêt. On en profitera pour souligner que nous avons beaucoup apprécié la violente pique envoyée à la figure des nazis – écrit en 1935, cette série d’article ne faisait pas de cadeaux aux thuriféraires des Nordiques pour lesquels Evola, tout fasciste qu’il fut, n’éprouvait qu’un profond mépris, leur racisme condamnant selon lui leur pensée.