Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill Cody d’Eric Vuillard
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Il y a quelque-chose de déstabilisant dans le style d’Eric Vuillard. Factuel en apparence, il cache par moments des ilots de sensibilité. Eric Vuillard écrit sur des sujets historiques, des « moments » où quelque-chose bascule. Dans Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill, c’est la question du spectacle dont Bill fut le créateur qui intéresse Vuillard. Qu’est-ce qu’un spectacle qui donne à voir l’histoire du far west sauvage de manière presque concomitante au réel ? Pourquoi mettre en scène ce qui vient d’advenir et qu’est-ce qu’un tel procédé raconte de l’histoire des Etats-Unis ? Figure jeune tout d’abord et portant beau, Buffalo Bill laisse ensuite la place à un homme vieillissant et dépassé. Il y a la fois quelque-chose de touchant à la lecture de Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill mais aussi ironique, voire cruel. Le spectacle, ce spectacle dont a tant besoin et dont les Américains ont abusé, n’est-il pas un symptôme plus qu’un divertissement ?
Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill Cody d’Eric Vuillard (Actes Sud, 176 pages, 7,30 euros)