Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq
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Informaticien d’une trentaine d’années, le narrateur est séparé de sa compagne et n’a plus de relations sexuelles depuis plusieurs années. Tombant dans la dépression, il regarde et décrit le monde de l’entreprise avec ses rituels et ses codes. La venue de Tisserand, un collègue désespéré de trouver une compagne, va faire imploser notre anti-héros – il prendra un malin plaisir à pousser son camarade à commettre un crime… Publié en 1994, Extension du domaine de la lutte voit Michel Houellebecq entrer en littérature après un essai sur Lovecraft et un recueil de poésie. Nihiliste en diable, Extension du domaine de la lutte se veut un essai sur le libéralisme sexuel qui poursuit la lutte du libéralisme économique contre le salarié. Pourtant, cette thèse occupe une place des plus réduites au sein du roman, ce dernier traitant plutôt des rituels en entreprise et décrit avec un ton légèrement cynique les comportements des responsables administratifs et leur façon mécanique de traiter les problèmes, au point où on semble voir s’agiter des automates. Quant à la sexualité, elle occupe une place importante dans le livre – c’est son absence qui conduit à la souffrance et à la mort. Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq n’est pas son meilleur livre – sur un sujet proche, Sérotonine fera nettement mieux. N’en reste pas moins que ce premier coup marquera ses premiers lecteurs. Le nom Houellebecq commencera à courir sur les lèvres. Mais il faudra attendre Les particules élémentaires en 1998 pour que le romancier explose.
Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq (J'ai Lu, 160 pages, 7 euros)