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Le blog de Menon
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30 décembre 2020

L’invention de Dieu de Thomas Römer

sans-titre

 

« Si le judaïsme et, à sa suite, le christianisme et l’islam proclament l’unicité d’un dieu régnant seul de toute éternité sur le ciel et la terre, la Bible hébraïque elle-même témoigne, pour qui la lit attentivement, de ses racines polythéistes. De fait, le « dieu d’Abraham » auquel se réfèrent, chacune à sa manière, les trois religions du Livre n’a pas été unique depuis toujours.

 

Comment un dieu parmi les autres est-il devenu Dieu ? Telle est l’énigme fondatrice que cette plongée aux sources du monothéisme se propose d’élucider en parcourant, sur un millénaire, les étapes de son invention. D’où vient ce dieu et par quel biais s’est-il révélé à « Israël » ? Quels étaient ses attributs et quel était son nom avant que celui-ci ne devienne imprononçable ? Quand accéda-t-il au statut de dieu tutélaire des royaumes d’Israël et de Juda ? Sous quelles formes était-il vénéré et représenté ? Pourquoi les autres divinités au côté desquelles il trônait déchurent-elles ? Au terme de quel processus et en réaction à quels événements le culte exclusif qui lui a progressivement été rendu s’est-il imposé ?

 

À la lumière de la critique historique, philologique et exégétique et des plus récentes découvertes de l’archéologie et de l’épigraphie, Thomas Römer livre les réponses d’une enquête rigoureuse et passionnante sur les traces d’une divinité de l’orage et de la guerre érigée, après sa « victoire » sur ses rivaux, en dieu unique, universel et transcendant. » (Résumé éditeur)

 

Un programme alléchant, n’est-il pas ? D’autant que Thomas Römer fait partie des grands essayistes écrivant sur la Bible puisqu’il « occupe la chaire « Milieux bibliques » au Collège de France ; il est également professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne. »

 

Hélas ! triste ouvrage que cette Invention de Dieu. Son but affiché, sérieux, masque difficilement, à la lecture, ses visées anti-religieuses. Il s’agit de dénigrer la Bible : elle ment ! Tout le temps ! Constamment. On prend tel verset et on invalide les autres ; soit, mais alors, pourquoi ces versets plus que d’autres ? Si la Bible est suspecte, pourquoi valider les versets qui célèbrent les « péchés » d’Israël et tout ce qui démontre que Dieu est humain, trop humain, simple invention de nomades dans le désert pour des visées théologico-politiques (sic) alors que mille autres offrent une vision pure, chaste, admirable et relève d’une mystique lumineuse et pure ? Ne cherchez plus : Römer est protestant (ou en tout cas d’origine protestante). Et les Protestants ont la passion du sacrilège. Ils sont souvent pris de rages durant lesquelles l’édifice biblique se doit de trembler. Leur libre examen aboutit à cela : nier Dieu, conchier Dieu, détester Dieu.

 

Ouvrage infecte et dégoutant d’un pauvre hère dont, demain, on oubliera les écrits, L’invention de Dieu ne mérite que la poubelle. Tant qu’à lire des livres qui choquent, préférez Ernest Renan ou Robert Ambelain ; le premier perdit son poste à la Chaire des études bibliques tant sa vie de Jésus (1863), best-seller du 19e, choqua et le second, avec Le secret d’Israël publia un ouvrage sulfureux qui révèle des secrets cachés de l’Ancien Testament mille fois plus impressionnants que tout ce que le pauvre Römer essaye péniblement de rassembler pour cracher au visage de la sainte Trinité !

 

L’invention de Dieu de Thomas Römer (Points, 352 pages, 9,50 euros)

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