Zen et punk – Lettres à un ami mort de Brad Warner

« La nuit où Brad Warner a appris que son ami d’enfance Marky était mort d’un cancer à l’âge de 48 ans, il venait d’arriver à Hambourg, en Allemagne, où il devait donner une conférence à un groupe d’étudiants zen. C’était la dernière chose qu’il avait envie de faire. Au lieu de cela, Warner pensait à toutes les choses qu’il n’avait jamais dites à son ami, car des sujets comme la spiritualité et la méditation ne correspondaient pas exactement à la passion pour le punk rock qu’ils partageaient depuis leur jeunesse. Avec simplicité et humour, Warner revient sur les raisons pour lesquelles le zen lui a fourni une bouée de sauvetage dans un monde difficile. » (Résumé éditeur)

Voilà un ouvrage passionnant et remarquable. Ecrit sous la forme de lettres à un ami décédé, Brad Warner envisage le vaste sujet de la vie et de la mort à travers le Zen ; il s’adresse à son ami Marky pour lui faire connaître sa vision de cette philosophie orientale en lui en expliquant les grandeurs et peut-être aussi les faiblesses.

Bien qu’il soit un authentique moine qui a reçu la transmission du Dharma, B. Warner n’en reste pas moins un américain moyen élevé au punk et aux films de séries. Son regard sur sa propre pratique spirituelle se révèle donc critique et légère mais toujours justifiée et respectueuse. L’humour n’est pas un moyen pour Warner de se moquer du Zen mais de prendre du recul, de refuser tout dogmatisme, de faire part de ses certitudes et de ses doutes ; de présenter des conceptions ontologiques dans un langage clair et de faire connaître son admiration pour maître Dogen.

En terminant le livre, au-delà d’une certaine frustration en découvrant que Warner a aussi joué au romancier, on ressent une grande joie, celle d’avoir rencontré, sur son chemin, un nouvel ami avec qui le dialogue, aire culturelle oblige, s’avère bien plus évident ; B. Warner dédramatise le Zen, la médiation, nous initie aux koans et, au final, nous invite à vivre, tout simplement.

Zen et punk – Lettres à un ami mort de Brad Warner (L’originel, 248 pages, 19 euros)