Introduction à la métaphysique de Martin Heidegger

Soupir... Alors, bien sûr, il y a le style mallarméen de Heidegger et... c’est à peu près tout. En fait, cette Introduction à la métaphysique constitue une gigantesque opération d’enfumage car, une fois de plus, comme tout ce qu’il aura écrit au cours de sa vie, Heidegger ne fait que rappeler que nous avons oublié la question de l’Etre pour nous concentrer uniquement sur l’étant. Ce n’est certes pas faux, mais comme Heidegger n’explique jamais ce qu’il entend par Etre et qu’il affectionne les analyses alambiquées et confuses des grands penseurs grecs, il peut leur faire dire ce qu’il veut ; à savoir que c’est lui, Heidegger, que la Philosophie attendait pour que le sens même de son questionner soit rétabli dans son historialité. Bonjour les chevilles ! Mais, ne serait-ce que pour le premier chapitre où le penseur de la forêt noire se pose la question « Pourquoi y a-t-il quelque-chose plutôt que rien ? », le livre mérite tout de même le détour ainsi que pour sa prose complexe et absconse, certes, mais d’une belle intensité lyrique.

Introduction à la métaphysique de Martin Heidegger (Gallimard, 238 pages, 10,90 euros)