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Le blog de Menon
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5 septembre 2020

L’innommable de Samuel Beckett

71Sit1rgY+L

Véritable logorrhée encore plus perturbante que celle des deux précédents tomes de sa trilogie infernale, L’innommable met en scène le même personnage que celui de Malone meurt, enterré jusqu’au cou dans une urne et qui devise interminablement sur son désespoir et sa vie. A ce stade, on ne peut plus parler de roman ! Il n’y a aucune histoire ; aucun contenu dans les propos de Malone. Juste un délire verbal ; maladies du désespoir et de la souffrance contre lesquelles il n’y a que la volonté pour faire barrage. Les dernières lignes du roman résument toute la portée de Beckett, cette éthique de la lutte : « Ce sera moi, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a, il faut les dire, jusqu'à ce qu'ils me trouvent, jusqu'à ce qu'ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c'est peut-être déjà fait, ils m'ont peut-être déjà dit, ils m'ont peut-être porté jusqu'au seuil de mon histoire, devant la porte qui s'ouvre sur mon histoire, ça m'étonnerait, si elle s'ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »

 

L’innommable de Samuel Beckett (Les Editions de Minuit, 212 pages, 7 euros)

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