Le manuscrit retrouvé de Paulo Coelho

« 14 juillet 1099. Alors que les croisés sont aux portes de la ville, les habitants de Jérusalem se pressent autour d'un homme mystérieux connu sous le nom du Copte pour entendre ses derniers enseignements. » : voilà le résumé éditeur d’un des plus mauvais romans de Paulo Coelho.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : si vous avez été enthousiasmé par cet ouvrage, c’est que vous n’avez jamais lu le Prophète de Khalil Gibran (1923) dont le Manuscrit retrouvé n’est qu’un décalque.
Et au jeu des comparaisons, le livre de Coelho peine à s’élever à la hauteur de celui de Gibran. Pourtant, Coelho sait se faire poète. La forme courte lui convient particulièrement bien comme le prouve Maktub ou Le fleuve qui coule et L’Alchimiste jouit justement d’une écriture charriant une belle musicalité. Hélas, rien à faire ici, ça ne prend pas.

A l’instar de chez Gibran, le personnage du livre appelé le Copte dispense un enseignement de l’Amour aux auditeurs effrayés venus le consulter alors que Jérusalem est sur le point de tomber. On retrouve les thématiques de Coelho sur l’amour, l’amitié, le combat, mais tout cela fleure bon la guimauve new age et on espère rapidement arriver au bout du livre tant il semble lourd.

Encore une fois, au risque de me répéter, autant le Prophète de Gibran mérite d’être relu régulièrement pour en pénétrer l’exquise poésie et la hauteur de vue, autant ce Manuscrit me semble un coup d’épée dans l’eau. Peut-être suis-je trop sévère et adopterai-je un autre point de vue lors d’une prochaine relecture, mais, pour l’heure, je suis sorti navré de cette première découverte.

Le manuscrit retrouvé de Paulo Coelho (J’ai lu, 224 pages, 6,60 euros)