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25 janvier 2020

Le démon de Socrate d’Apulée (préface de Pascal Quignard)

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Ce petit livre publié aux excellentes éditions du Rivages propose un remarquable traité signé de la main d’Apulée (125-170). Ce médio-platonicien (« Le moyen-platonisme ou médio-platonisme ou platonisme éclectique regroupe des penseurs qui se réclament de Platon, depuis le Ier siècle av. J.-C. jusqu'au IIe s. ap. J.-C. », selon Wikipédia) né en Algérie et mort à Carthage fut philosophe, romancier et poète – on lui doit notamment le roman ésotérique l’Ane d’or qui reste le seul roman de l’antiquité latine a nous être parvenu dans sa forme complète.

De deo Socratis, titre original du traité, ne devrait donc pas se traduire par Le démon de Socrate, mais plutôt par Le dieu de Socrate ; encore qu’il faudrait, en réalité, et pour ne pas créer de confusions, l’intituler L’ange-gardien de Socrate. (Que cela ne laisse en rien laisser croire une quelconque critique à l’égard de la traductrice, Colette Lazam, dont l’élégance du style fait grand plaisir.)

En effet, il sera ici question du fameux daïmon dont Socrate fait état à de multiples reprises dans les dialogues le mettant en scène et écrits par Platon. Le daïmon de Socrate était un esprit gardien qui se manifestait uniquement pour empêcher Socrate de commettre quelque erreur ou de lui faire savoir qu’il en avait commise une (voir, à ce sujet, le dialogue du Phèdre).

Apulée, pour expliquer la nature de ce daïmon, explique qu’entre le ciel où se trouvent les dieux et la terre où vivent les hommes ne peut subsister un manque, puisque l’on sait que la nature a horreur du vide. Il faut donc nécessairement la présence de démons (utilisons donc à regrets ce terme) qui sont les messagers divins, les protecteurs des hommes mais aussi leurs accusateurs, ou encore de fax dieux qui les singent pour faire entendre leurs passions.
On le voit, c’est déjà le christianisme et l’islamisme qui s’avancent, démontrant qu’il n’y eut jamais de réelles mensonges dans le paganisme, tout juste des erreurs.

Vous l’aurez compris, ce trop court traité n’en reste pas moins magistral. Et, pour l’introduire, l’écrivain Pascal Quignard livre une préface remarquable dont l’érudition et le style achèvent d’en faire un ouvrage indispensable.

 

Le démon de Socrate d’Apulée (préface de Pascal Quignard) (Rivages, 105 pages, 7,15 euros)

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