Le grand geste libérateur de Tapko Tashi Namgyal et Erik Sablé

On ne peut que lire ce petit ouvrage avec un certain sentiment de déception. Modestement, Erik Sablé fait figurer son nom sous celui du maître tibétain Tapko Tashi Namgyal (1511-1587) et dans une police de caractère de taille inférieure. Ce qui s’avère cohérent lorsqu’on lit la quatrième de couverture puisqu’Erik Sablé annonce que Le grand geste est une « petite étude » qui « se fonde principalement sur l’ouvrage de Tapko Tashi Namgyal (1511-1587) (…) mais pas seulement ; nous avons aussi utilisé d’autres textes fondamentaux et les expériences de pratiquants contemporains. »
Et bien, pour tout vous dire, du Mahamudra de Tapko Tashi Namgyal il n’est finalement rien proposé comme traduction. Sablé a lu cet ouvrage ainsi que de nombreux consacrés à la méditation et en propose un digest. C’est d’autant plus fort de café qu’il n’était nullement besoin de faire référence à Tapko Tashi Namgyal tant ce livre ne propose que des méditations classiques. On aurait aimé avoir la traduction du Mahamudra plutôt que de connaître le point de vue de Sablé sur la question. Ou alors, il aurait fallu simplement effacer le nom de Tapko Tashi Namgyal de la couverture.

Néanmoins, malgré ce problème assez conséquent, Le grand geste libérateur n’en reste pas moins un ouvrage de qualité. On reconnaît bien le style d’Erik Sablé et son regard clairvoyant et motivant : le lecteur se sent appelé à pratiquer et à intensifier sa pratique de la méditation. Les quelques sujets méditatifs proposés sont clairs et intéressants, mais, hélas !, l’auteur reconnaît que la présence d’un maître s’impose.

On referme ce petit livre avec une certaine déception. Malgré une belle édition (comme toujours avec Erik Sablé), Le grand geste libérateur n’en reste pas moins un énième livre sur la méditation et n’aidera finalement que de grands débutants. Dommage.

Le grand geste libérateur de Tapko Tashi Namgyal et Erik Sablé (Les Deux Océans, 150 pages, 12 euros)