La vague de Todd Strasser

En 1967, une expérience de psychologie pratique réalisée au lycée Cubberley à Palo Alto (Californie) est lancée par le professeur d’histoire Ron Jones. Ce dernier, confronté à des élèves persuadés que jamais une expérience comme celle du Troisième Reich pourrait se reproduire aujourd’hui, décide de créer une d’association appelée la Vague commençant comme une doctrine propre à renforcer la discipline et l’efficacité scolaire des lycéens. Mais, par la suite, cette expérience virera au fascisme et Ron Jones y mettra fin en révélant à ses étudiants le sens de son opération.

Un téléfilm s’inspira du récit de la Vague et c’est à partir de ce téléfilm que Todd Strasser rédigea ce roman. Ron Jones ayant fait savoir qu’il trouvait le téléfilm particulièrement romancé et peu crédible par rapport aux évènements tels qu’il les a vécus, autant dire que ce roman ne présente en rien un récit crédible de l’expérience menée au lycée Cubberley.

Néanmoins, Todd Strasser s’en sort très bien. Le livre se lit très facilement car le style, simple et directe et les dialogues carrés entraînent le lecteur dans une aventure humaine fascinante. Dans un premier temps, en effet, l’expérience de la Vague se révèle positive : les élèves sont plus concentrés, un esprit de groupe se dégage et la tête de turc de la classe trouve enfin sa place. Mais, par la suite, les choses dérapent avec la naissance de pseudo-milices qui militent et contrôlent tout ce qui se dit et se fait autour du lycée. La Vague devient le groupe dans lequel il faut s’intégrer et la raison de vivre des lycéens.

Donc, à condition de ne pas prendre ce récit trop au sérieux, La Vague se lit avec grand plaisir et donne envie de connaître les réelles conditions de l’expérience de psychologie pratique réalisée au lycée Cubberley à Palo Alto.

La vague de Todd Strasser (Pocket, 224 pages, 6,40 euros)