Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Menon
Archives
3 novembre 2019

Substance mort de Philip K. Dick

716p1M6PliL

Fred est un agent du FBI dont la véritable apparence est protégée par un brouilleur d’image. Il travaille comme agent infiltré au sein d’une maison de junkie. Fred y joue le rôle de Bob Arctor, un camé à la substance M, comme Mort, drogue bon marché. Il tente de remonter la piste des fournisseurs de ses camarades de débauche.

S’inscrivant, une fois de plus, dans le courant réaliste SF et toujours aussi travaillé par le démon de la paranoïa, Philip K. Dick livre ici un livre hommage à tous ses amis junkies décédé. Il dépeint une Amérique cruelle et ultra sécuritaire où ceux qui veulent s’évader d’un quotidien inhumain sont considérés comme des déviants à incarcérer. Dans le même temps, il ne cache rien des délires schizophrènes qui gagnent tous ceux accros à la drogue.

(Attention, divulgachis sur le livre)
De plus, il réitère le mot d’esprit de Tchouang Tseu. Ce dernier, un jour, se réveilla d’une sieste durant laquelle il se rêvait papillon ; une fois revenu à la conscience, Tchouang Tseu se demanda s’il était un humain qui rêvait être un papillon ou un papillon qui venait de rêver qu’il était humain. Et bien, c’est ce qui arrive à Fred. Ce dernier, dans un premier temps, nous est présenté comme étant un agent du FBI, mais, au fur et à mesure du livre, le doute nous gagne. Fred existe-t-il réellement ? N’est-il pas un phantasme de Bob Arctor ? La fin du livre n’hésite pas à nous montrer que Fred est incarcéré dans une clinique de réhabilitation pour drogué. Et on découvre que sa petite amie, junkie, est un fait un agent du FBI elle-même infiltrée ! Dick joue de cette mise en abîme terrifiante : sommes-nous double ? Ce que nous croyons être notre moi profond existe-t-il réellement ? Sommes-nous plus, dans notre fond intérieur, que ce que notre apparence veut bien laisser croire ?

Assurément, Substance mort compte parmi les très bons romans de K. Dick.

 

Substance mort de Philip K. Dick (Gallimard, 400 pages, 8,40 euros)

Publicité
Commentaires
Le blog de Menon
Publicité
Le blog de Menon
Publicité