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28 octobre 2019

Lunar Park de Bret Easton Ellis

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Bret Easton Ellis se met ici en scène, racontant comment le succès déraisonnable d’American Psycho l’aura entraîné dans des excès en tout genre et comment une femme, une actrice, aura finalement réussit à la sortir du gouffre. Est-on déjà dans la fiction ou encore dans la réalité ? L’auteur fait vraiment très fort : son prologue s’avère à ce point crédible qu’on est persuadé qu’il raconte son histoire. Et puis, voilà soudainement que le romancier se dépeint au milieu de sa famille recomposée et livre un portrait pathétique de lui-même : alcoolique, drogué, flirtant avec une étudiante écrivant une thèse sur lui et incapable d’assumer son rôle de père et de mari. Ironique en diable, Ellis dépeint un quotidien désopilant qui voit son alter-égo fictionnel multiplier les bourdes, se comporter comme un véritable connard, mais tout en restant charmant et franchement attachant.

Et puis, tout dérape. Soudainement, Ellis décide de se livrer à un exercice de style en donnant à son autofiction un cachet à la Stephen King. Quelque-chose commence à hanter la famille de Bret. Le terby, cette peluche dégoutante que son dealer a réussi à récupérer au Mexique ( !) semble devenir vivant et le menacer ; des enfants disparaissent mystérieusement dans la région et Bret commence vraiment à flipper quand il croit comprendre que son père, décédé, essaye de lui envoyer des messages.

Assurément, Lunar Park s’avère remarquablement mené au point où on finit par croire Bret Easton Ellis sur parole ; au point où on finit par croire chaque ligne qu’il écrit. Et, à l’instar de Glamorama, difficile de comprendre là où l’auteur veut nous mener. Que se passe-t-il réellement à la fin de Lunar Park ? La promenade macabre aura été magnifique, mais comment emboiter les pièces du puzzle ? Bien malin qui pourra donner une interprétation définitive au cauchemar ellisien. Mais qu’importe ! Lunar Park peut se permettre de ne même pas donner les clés indispensables à sa compréhension.

Certes, Lunar Park ne doit pas être votre premier Bret Easton Ellis. Il convient de le lire après avoir lu tous les romans le précédant. Mais si c’est le cas, alors, allez-y, faites-vous plaisir : un pur moment d’horreur ; une fantastique promenade dans le monde des ombres vous attend.

 

Lunar Park de Bret Easton Ellis (10/18, 480 pages, 8,10 euros)

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