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Le blog de Menon
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4 octobre 2019

Inhibition, symptôme et angoisse de Sigmund Freud

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Ce recueil freudien propose deux articles de Sigmund Freud : l’un, de jeunesse, écrit en 1895 ; l’autre, de maturité, en 1926. Bref : le premier contre le second Freud ; celui de l’hystérie et de la première topique contre le Freud de la seconde et de la pulsion de mort.

Le premier article propose une réflexion intéressante sur l’étiologie sexuelle de l’angoisse – dans le cadre puritain du XIXème siècle, nombreux étaient les couples à pratiquer un coït avec interruption, pour ne pas que la dame tombe enceinte. Freud voit dans cette insatisfaction sexuelle une source d’angoisse qu’il étaye par ses propres analyses cliniques.

Le second article se révèle bien plus difficile à lire car Freud s’y montre extrêmement troublé et inquiet par l’article de 1895 dont il ne peut plus soutenir la thèse. Il passe alors en revue un catalogue de cas, propose des ébauches de réflexion, avance à pas prudents, semble de plus en plus mal à l’aise et confus, au point de perdre totalement le lecteur par moment.
Pour Freud, il existe finalement deux types d’angoisse : l’une motivée par une peur (légitime) d’un sujet et dont la naissance constitue le premier cas (il a lu Otto Rank) : confronté à un réel danger, l’angoisse a pour fonction de préparer le sujet au pire pour mieux l’éviter. Dans un second cas, l’angoisse serait d’origine surmoïque et motivée par la peur de la castration et notamment induite par la perte d’un objet qui était alors essentiel pour le moi.

Inhibition, symptôme et angoisse de Sigmund Freud s’avère être un recueil des plus intéressants, mais on peut tout de même regretter le choix éditorial des éditions Payot qui accolent à un texte de jeunesse désormais périmé, un texte de maturité hélas bien difficile à suivre, au point où Freud confie bien souvent son incapacité à aboutir à un raisonnement qui se tienne. Néanmoins, les lecteurs intéressés par la question de l’angoisse ne pourront faire l’économie d’un tel ouvrage qui permet, notamment, de mesurer le trajet intellectuel parcouru par Freud et qui n’aura jamais cessé de revisiter ses premières intuitions quand elles lui paraissaient déficientes.

 

Inhibition, symptôme et angoisse de Sigmund Freud (Payot, 230 pages, 7,15 euros)

 

 

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