Lovecraft, le sens de la race de William Schnabel

Enseignant chercheur « associé au laboratoire IDEA (Interdisciplinarité dans les études anglophones) de l'université de Lorraine » (Wikipédia), William Schnabel a consacré plusieurs ouvrages à H. P. Lovecraft et à l’implication de son racisme dans ses écrits.

Bien que l’auteur jouisse d’une certaine réputation, la lecture de Lovecraft, le sens de la race déçoit tout de même – plutôt que de se livrer à une véritable analyse dialectique du rapport entre le racisme et les écrits même de Lovecraft, Schnabel se contente de résumer les positions de l’auteur, de dessiner le contexte raciste et anthropologique dans lequel a été éduqué le romancier, de mettre quelques citations extraites de sa correspondance en parallèle avec ses écrits, mais il ne dépasse jamais le simple exposé des faits.

On attendait d’un tel ouvrage qu’il permette une vision stratégique du racisme de Lovecraft afin que l’on comprenne en quoi ce racisme n’est pas une simple anecdote, mais relève d’une véritable source d’inspiration ; d’une esthétique littéraire. Certes, Schnabel n’occulte pas une telle analyse, mais n’entre pas suffisamment en profondeur. On ressort donc avec un ressenti mitigé ; certes, cet essai se lit avec plaisir et les pages se tournent sans aucun ennui, mais il manque une dimension qui aurait fait de cet essai un incontournable. 

Lovecraft, le sens de la race de William Schnabel (188 pages, CreateSpace Independent Publishing Platform)