Morts de Philippe Tessier

Il y a des romans, comme ça, qui commencent plutôt bien et finissent plutôt mal.

Un jour, Joseph se réveille... mort. Devenu un squelette, il apprend que, là où il se trouve, vivent toute une cohorte de morts. Mais des morts, si j’ose dire, parfaitement vivants. Un peu fatigués de rester entre eux, ils décident de monter à la surface, quitte à faire peur au quidam, histoire de leur faire savoir que les morts vivent comme eux. Mais, une fois un trou creusé et la terre retrouvée, les morts découvrent que la terre vient de connaître un hiver nucléaire (ou quelque-chose du genre). Bref, plus d’humanité, c’est fichu ! Il va donc falloir faire renaître l’humanité. Et avec des pointures comme Albert Einstein, Karl Marx ou Charles de Gaulle, la mission des morts pourrait bien s’avérer un succès !

Au début, donc, ce roman commence de manière bien sympathique. On s’amuse de la situation ubuesque dans laquelle se retrouve ce pauvre Joseph et on s’amuse à reconnaître les personnalités célèbres que fait défiler Philippe Tessier.
Et puis, les pages se suivant, on remarque, mine de rien, que Joseph ne joue strictement aucun rôle dans l’histoire, servant juste de narrateur du récit. Pourquoi, alors, semblait-il si important, pour les squelettes, qu’il soit présent, avant de lancer leur mission ?

Ensuite, les pages continuent de se tourner et on commence tout de même à trouver le temps un peu long. Ce n’est pas tout ça, mais quand est-ce que ce récit fantastico-satirique commencera à devenir sérieusement excitant. Mais bon ! après tout, ce n’est pas désagréable à lire.

On arrive alors à la quasi fin et on se surprend à reconnaître que cette histoire, finalement, n’aura pas été si mal que cela, même si, bien sûr, il ne s’agit pas d’un grand roman. C’est alors qu’arrivent les trois dernières pages qui viennent tout ficher en l’air. Bien sûr, je comprends bien que Philippe Tessier a voulu produire un roman à chute. Mais celle-ci, fichtrement ratée, nous fait nous exclamer : Tout ça pour ça ?!

Bref, Morts, malgré un concept bien pensé, n’arrive jamais à décoller et finit même franchement par décevoir. Tant pis. Dommage. Une prochaine fois, peut-être ?

Morts de Philippe Tessier (Edition Leha, 203 pages, 19 euros)