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9 juillet 2019

Le Schmock de Franz-Olivier Giesbert

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Franz-Olivier Giesbert signe un roman racontant, en parallèle, l’ascension d’Hitler au pouvoir et la vie d’Allemands et de Juifs allemands confrontés à la montée du nazisme et de l’antisémitisme. Dans sa préface, le romancier s’explique : «  Malgré toutes mes lectures sur la période hitlérienne, je n’ai jamais réussi à comprendre pourquoi tant d’Allemands "bien", respectables, avaient pris à la légère la montée du nazisme tandis que les Juifs tardaient étrangement à fuir. Par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut-il possible? Qu’était-il arrivé à ce grand pays de musiciens, de philosophes et de poètes? Ces questions-là n’ont jamais cessé de me hanter.
Je crois que l’histoire d’Élie, Elsa, Lila, Karl et les autres apporte quelques clés. » Le fait est, tout de même, que la réponse pourra laisser dubitatif, même si elle s’avère bien plus honnête que nombre de thèses.

Car, à dire vrai, F.-O. Giesbert semble convenir que l’arrivée d’Hitler au pouvoir ne tient qu’à un concours de circonstances, qu’à une suite de causes/conséquences malheureuses. Ce n’est pas faux et il n’y a rien de plus contraire au principe des historiens que de vouloir justifier un évènement en partant de sa conclusion.
Néanmoins, F.-O. Giesbert n’a-t-il pas péché par orgueil en voulant ne serait-ce que poser une question aussi complexe dans un roman ?

Un roman qui, au passage, ne nous épargne aucun détail horrible quant au traitement que réservent SA, SS et Gestapo à leurs opposants. Des détails parfois franchement insupportables, au point où l’auteur de ces lignes a poussé un soupir de soulagement en refermant l’ouvrage et en s’exclamant : « Enfin, fini ! »

Certes, dans ces histoires d’amours, de bruits et de fureurs on trouve quelques beaux moments et les pages se tournent sans déplaisir. Mais F.-O. Giesbert se complait dans un sinistre qui devient parfois insupportable et, par ailleurs, ses personnages ne réussissent pas toujours à convaincre. Dommage.

 

Le Schmock de Franz-Olivier Giesbert (Gallimard, 416 pages, 21,50 euros)

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