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14 juin 2019

Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro

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Les livres de Kazuo Ishiguro se suivent, mais ne ressemblent pas. J’avais lu avec passion Les vestiges du jour (1989) et Auprès de moi toujours (2005), mais Un artiste du monde flottant(1986) joue sur une autre tonalité. Ishiguro nous entraîne dans la vie de Masugi Ono, un artiste d’estampes qui a fait parti des mouvements patriotiques lors de la seconde guerre mondiale. Alors que, désormais, la guerre est regardée avec honte par le Japon, vouloir marier l’une de ses filles, avec les fameuses enquêtes sur la probité de la famille, provoque chez lui quelque inquiétude. Comment son attitude de patriote nationaliste pourra-t-elle être perçue aujourd’hui ? Ono repense alors à ses condisciples ou à son maître et se replonge dans une époque révolue.

Assurément, Un artiste du monde flottant peut se lire comme un pastiche – celui d’un auteur d’origine japonaise, mais de langue anglaise, et qui écrit son livre comme s’il était signé d’un authentique romancier nippon. Cet exercice de style, amusant, certes, a tout de même ses limites et on se surprend à regarder le nombre de pages qui nous séparent de la fin du volume avec une certaine impatience. Car, à dire vrai, Un artiste du monde flottant ne propose qu’une esquisse d’histoire. Des dialogues tout en « subtilité » (fausse subtilité, selon-moi, simples pastiches des  dialogues habituels des romanciers japonais) alternent les uns avec les autres pour composer un canevas finalement assez vain – tout cela n’est qu’un exercice de style. Sans doute Ishiguro s’est-il bien amusé. Le lecteur ne sera pas aussi catégorique.

 

Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro (Gallimard, 352 pages, 8,40 euros)

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