Au commencement était le Verbe d’Origène

Origène (185-253) était un fou de Dieu. On lui attribue 6000 livres, ce qui ferait de lui le plus prolifique des auteurs de l’Antiquité. Il voulu se faire eunuque pour répondre à la Parole de Jésus (« Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus eux-mêmes eunuques, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne » (Matthieu 19:10-12)).

Extraites de son imposant Commentaire sur l’Evangile selon saint Jean, les pages proposées dans Au commencement était le Verbe démontre le souci qu’à Origène d’épuiser littéralement les significations du Prologue de l’Evangile de Jean (Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.) On peu comprendre qu’un tel souci était légitime à une époque où éclataient les hérésies. Aujourd’hui, toutefois, il n’illumine pas la compréhension de l’hymne au Logos mais, au contraire, l’enténèbre. C’est bien simple : à moins d’avoir de solides connaissances évangéliques, le lecteur moyen d’Origène refermera son étude avec l’impression désagréable de ne rien avoir compris à ce qu’à voulu dire Jean.

Pourtant, Origène est précédé d’une réputation flatteuse. Sa capacité à dégager la dimension allégorique des écrits de la Bible est légendaire. Mais las, le grand prédicateur n’est plus lisible aujourd’hui comme en son temps.