Magellan de Stefan Zweig
Zweig livre un essai assez médiocre sur l’histoire de Magellan. Médiocre parce que la vie du grand navigateur n’a, au fond, que peu de relief et que son voyage même nous déçoit pas son absence d’aventure. En effet, il ne suffit pas d’affronter la mer et de traverser des épreuves pour émouvoir et impressionner le lecteur. Encore faut-il que le récit témoigne et enseigne une expérience symbolique. J’entends par là le fait qu’aucun voyage ne peut durablement marquer l’esprit du lecteur si ce dernier ne contient pas une dimension spirituelle. En somme, on ne voyage pas seulement sur une terre ou une mer, mais avant tout en soi-même. Bien sûr, la traversée de Magellan propose son lot d’évènements majeurs qui peuvent évoquer ce dont nous parlons. Hélas, ce n’est jamais la volonté de Zweig de vouloir nous rapporter les dits évènements dans cette mesure toute spirituelle. Lui se laisse impressionner par la dimension toute factuelle des évènements et délaisse totalement la dimension métaphysique du voyage aventureux.