Manuel du guerrier de la lumière de Paulo Coelho

Faussement intelligent, ce livre composé de courtes entrées destinées à celui qui vient de poser le pied dans le cheminement spirituel ressemble à une mauvaise plaisanterie. Comment tant de lecteurs peuvent-ils se laisser prendre au piège d'un new age aussi grossier ?

Comments

[Menon]

J'aime toujours énormément l'Alchimiste que j'ai relu il y a quelques mois, ainsi que La cinquième Montagne ou Le pèlerin. Mais d'autres écrits de l'auteur me déçoivent beaucoup.



Merci pour les références Carrère.

[darthantos]

Tu notes : "Le Manuel de Coelho m'a beaucoup apporté à une période de ma vie, mais me semble très faible aujourd'hui."



Tu aurais écrit cela lors de ta critique, j'aurais mieux compris ton agacement devant Coelho !



Navré, j'ai pris ta remarque comme une injure vis-à-vis des nombreux lecteurs de Coehlo, dont moi-même, qui ont découvert la spiritualité ainsi, pour ma part, c'était avec son Alchimiste.



Il est clair qu'à le relire aujourd'hui (pourtant j'ai la belle version illustrée par Moebius), on ne peut le trouver que bien "faible" face aux maîtres que sont Guénon, Evola ou Tresmontant.



Cependant, il faut bien commencer par quelque chose même, par Le manuel du guerrier de lumière ou le "Da Vinci Code". Avec, le recul, on comprendra la fragilité de ces textes.



Je vois que tu apprécies beaucoup Carrère, je me permets de te recommander son Limonov, consacré à un intellectuel russe dévoyé, cynique et corrompu.



Je t'invite à voir l'adaption filmée de l'Adversaire, réalisée par Nicole Garcia, dans lequel Daniel Auteuil interprète un Romand tétanisant de réalisme - baptisé Jean-Marc Faure pour des raisons juridiques - il est lointain, glacial, et pourtant si proche de nous par son ordinarité feinte, par ses rires ordinaires, son coté badin, sa petite vie bourgeoise si ordinaire. Nicole Garcia réalise le tour de force de présenter ses meurtres lâches et méthodiques sans les montrer, par peur de voyeurisme, tout n'est donc que suggéré. Romand/Faure/Auteuil est encore plus terrifiant.

[Menon]

Merci pour ce commentaire Darthantos. Ma mémoire me jouant des tours, je ne me souvenais pas t'avoir conseillé cet ouvrage et je trouve tes propos tout à fait juste.



Néanmoins, mon agacement à la relecture de ce titre ne vient pas, je pense, de lui, mais de moi. Sartre écrivait qu'un livre lu est un livre mort. Il y a certains ouvrages qu'on dépasse, dont on n'a plus besoin. Le Manuel de Coelho m'a beaucoup apporté à une période de ma vie, mais me semble très faible aujourd'hui.



Mais comme tu le signales, cela ne signifie pas qu'il ne pourra pas apporter beaucoup à un tiers. Du reste, ces entrées sur mon blog n'ont pas pour but de dire la vérité, seulement la mienne.

[Darthantos]

Certes, seuls les idiots ne changent pas d’avis ; cependant, je me rappelle d’un temps, pas si lointain, où vous conseilliez chaudement ce livre à une personne se trouvant dans un certain abattement moral.

Cela veut-il dire que vous vous réserviez les bons livres et que vous donniez aux autres les " mauvais " ?



Ou bien, vous pensez supérieur à ces gens que qui commencent une étude spirituelle par la lecture d'un livre de Paulo Coelho ?



Comme il est écrit : "L'arrogance précède la ruine, Et l'orgueil précède la chute."



Que voulez-vous, tous n’ont pas eu la chance de rencontrer Guénon en premier.



Pourtant, le seul fait que les lecteurs de Coehlo désirent cheminer, en le lisant, sur une voie différente d’un matérialisme monstrueux, cela démontre qu’ils se rendent compte que notre monde a quelque chose d’irrémédiablement cassé et de malade.



Ces lecteurs ne sont donc pas pris au piège, comme vous le pensez. Ils cheminent, c’est tout. Qu'importe la voie, seule compte la destination.



Le fait que vous ayez lu quelques livres ne vous rend pas meilleur, ni supérieur, cela ne vous donne pas le droit de les juger.



Une dernière citation, Paul cette fois : "Où est le sage? Où est le scribe? Où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?" A méditer, Menon.