Le Mensonge UNIVERSEL de Pierre Jovanovic
Il lui appartient néanmoins – et c'est tout l'intérêt du présent ouvrage – d'avoir décelé dans la tablette sumérienne de Enki & Ninhursag (antérieure de 1500 ans à l'invention de l'écriture hébraïque), un postulat rappelant étrangement la Chute d'Adam et Eve dans la Bible. Mais parler de plagiat, accuser les rédacteurs de la Bible d'avoir plagié le texte sumérien tient d'une affirmation anachronique.
On sait en tout cas que l'Ancien Testament est tributaire de Sumer pour l'origine de ses mythes et les présentes traductions de Enki & Ninhursag permettent de le vérifier une fois de plus . Ainsi a-t-on le droit à un récit à forte connotation sexuelle présentant une vision totalement inversée de la consommation du « fruit défendu ».
Les étudiants en science biblique et les amateurs d'archéologie se régaleront à la découverte des traductions proposées. Il est fort instructif de lire ce genre de comparaison, quand bien même on se refuse à en tirer les conclusions de Jovanovic. En effet, en précisant l'origine du mythe d'Eden, le théologien ou le libre penseur acquiert les moyens de penser avec encore plus d'acuité la singularité si particulière de la Genèse dont le texte emprunte certes à Enki & Ninhursag mais s'en éloigne et même s'y oppose avec une volonté farouche. Contre le pan-sexualisme sumérien, la rigueur et la froideur monothéiste. Faut-il pour autant parler de trahison comme le fait Jovanovic ? Le lecteur en sera seul juge.