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Le blog de Menon
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21 janvier 2008

Les principaux malentendus de la théologie de Claude Tresmontant

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Les principaux malentendus de la théologie de Claude Tresmontant constitue un ouvrage exceptionnel en terme théologique. L’auteur s’intéresse à quatre aspects majeurs de la théologie chrétienne catholique : la rationalité de la Foi, la Trinité, l’Incarnation et pour terminer, le pêché originel.

Concernant la Foi, l’auteur démontre qu’elle n’est pas irrationnelle (sinon, elle serait sur le même plan que l’astrologie par exemple), mais qu’elle constitue au contraire une révélation sûre et intellectualisée. Un chapitre qui risque d’en surprendre plus d’un (moi le premier), mais dont le sens se justifiera au cours de la lecture du présent ouvrage. En l’occurrence, ce postulat sera pleinement admis une fois le livre refermé.

Sur la question de la Trinité, il faudra s’armer de courage. J’ai ainsi dû lire deux fois le chapitre pour le comprendre. L’auteur se montre en effet brouillon et pis, cite des textes en latin qu’il ne traduit pas ! Mais avec un peu de courage, on les comprend très bien. Il sera alors démontré que Père, Fils et Saint Esprit ne sont pas des inventions chrétiennes mais des décalques de la théologie hébraïque et que ces trois essences de Dieu sont égales entre elles, ne constituent pas de personnages à part entière et que l’Esprit procède du Fils et du Père. Je vous résume l’analyse pour plus de simplicité : Le Père, c’est Dieu et Dieu parle : la parole, c’est le Fils (prologue de l’Evangile de Jean) et la Parole agit : l’Esprit touche alors l’Homme. De fait, la parole n’est pas séparée de Dieu puisque proféré par lui ; l’Esprit n’est pas étranger à Dieu et à la Parole puisque l’Esprit est la manifestation de Dieu. De fait, l’Esprit procède de Dieu et de la Paroles : ce sont les mots dits qui germent en l’Homme.

L’Incarnation démontre que la Parole ne s’est pas mélangée à un être humain car Dieu ne se modifie pas, et il est et il restera de tout temps immuable. De fait, la Parole a assumé l’existence de l’Homme, ce qui n’est pas la même chose. Le Fils, c’est la Parole de Dieu professée dans le corps d’un homme réel.

Enfin, le pêché originel. On reste estomaqué de découvrir que l’idée que l’on se fait du pêché originel n’est pas en réalité catholique, mais protestante. L’Homme sali et souillé par la Chute qui pêche comme il respire, c’est la conception de Martin Luther et pas de Rome ! Au contraire, Rome insiste sur le fait que la Création n’est pas terminée, que la chute est certes présente mais qu’elle a permis d’enfanter l’Humanité et que le but final de la Création et de faire des Hommes de nouveaux Christ. Incroyable et surprenant chapitre qui remet en cause toutes nos idées reçues sur la question.

Enfin, Claude Tresmontant traduit le texte de la Genèse concernant la création de l’Homme et la commente. C’est incroyablement riche et passionnant. Ce théologien est en effet un spécialiste de l’Hébreu et du Grec et nous apporte énormément grâce aux étymologies proposées. Non seulement le texte en devient passionnant, mais de plus, on découvre des choses que l’on ne voyait pas : ainsi, découvre-t-on qu’il y a deux arbres nommés dans le jardin d’Eden, celui de la Vie et celui de la connaissance du Bien et du Mal. Eve cueille de l’arbre de la connaissance mais pas de l’arbre de la Vie. Etrange incertitude des mots : que signifie l’arbre de la Vie ? C’est celui-là que les Anges Keroubims défendront de leurs épées de feu et pas celui de la connaissance. Tresmontant avoue son incapacité à analyser le texte plus en profondeur. Cela reste néanmoins magistral.

François-Xavier de Guibert, 19 euros.

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