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Le blog de Menon
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28 avril 2007

Des Noms-du-Père de Jacques Lacan

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Bien qu’intitulé les Noms-du-Père, ce petit recueil signé Jacques Lacan nous offre une première leçon n’ayant rien à voir avec ce fondamental concept de la psychanalyse. Cette leçon traite des concepts du ISR – Imaginaire, Symbolique et Réel : au cœur de la conception psychanalytique de Jacques Lacan, cette théorie s’inspire en fait d’un passage d’Anthropologie structurale de Claude Lévi Strauss, alors ami de Lacan. Le moins que l’on puisse dire est que la leçon de Lacan se révèle très confuse : ainsi, il ne dit pas un mot du Réel qu’il semble avoir du mal à définir ici comme dans le Sinthome. Quant à l’Imaginaire et le Symbolique, il les traite correctement, mais ses explications rendent impossible toute tentative de dialectique des trois termes.

On précisera donc les points suivants pour le lecteur néophyte : l’Imaginaire désigne les images spéculaires que forment les patients en leur esprit. Ainsi, il s’agit de représentations, de conceptions du Monde en terme d’informations ressenties. En fait, le point de vue se révèle subjectif… Le Symbolique qualifie le langage en ce sens que son substrat tient du symbole ; le symbole étant déjà une indication de parole et la parole la mise en forme de symboles ; le rêve est un rébus, structuré comme un langage : les symboles du rêves sont comme des mots ou des syllabes… Enfin, le Réel tient de l’ineffable et du Silence ; religieusement, il doit se comprendre ; soit ce moment où les mots impuissants à dire se dédient de leurs sens : en fait, le Réel ne se voit pas, ne s’entend pas, mais se ressent comme réalisation potentiel de l’Etre.

Enfin, la deuxième leçon reprend la première et unique leçon consacrée au séminaire des Noms-du-Père : Lacan, en réalité, a fait sien le mythe oedipien de Freud pour en étendre la signification au-delà de la stricte limite connue de tous. Il a assimilé le complexe d’Œdipe à l’émergence du signifiant de la Loi en ce sens où l’enfant accepte d’être séparé de sa mère par le Phallus paternel : ainsi émerge-t-il comme être de désir, autonome.

Mais cette première leçon de Lacan se révèle ô combien complexe à déchiffrer pour celui n’ayant pas connaissance du concept général. En effet, la suite n’ayant jamais été donnée à cause du renvoi de Lacan par l’IPA fondée par Freud, on perd tout le développement. Néanmoins, les remarques de Lacan sur le sacrifice d’Isaac par Abraham constituent une première ébauche de réflexion non sans intérêt et qu’apprécieront ceux maniant le concept.

Au final, ce petit recueil déçoit : il reste cryptique, privé d’autres textes dont le complément aurait été nécessaire à sa bonne compréhension. Il n’intéressera donc que ceux maniant déjà les concepts d’ISR et des Noms-du-Père et voulant retrouver les genèses de ces axiomes lacaniens.

Le Seuil, 12 euros.

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