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Le blog de Menon
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2 avril 2007

Samuel : la Bible

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Si le prophète Samuel donne son nom au livre de la Bible dont nous allons parler, il joue paradoxalement un rôle limité dans ce texte qui nous donne à lire le récit de la vie du fameux roi David.

Rien ne va plus chez Israël ! Le peuple veut un roi pour s’occuper de lui : Dieu prend cette demande fort mal : Ses prêtres faisaient office d’intercesseurs ; Sa parole ne suffit visiblement plus au peuple. Néanmoins, par amour pour Israël, Il accepte d’oindre un roi. Il demande à Samuel, un prophète aussi discret que vertueux, de bien vouloir être Sa voix pour désigner Son choix. Il ordonne alors à Saül, par l’intermédiaire de Samuel, de devenir roi d’Israël : ce dernier aura fort à faire contre les Philistins qu’il combattra avec force ; mais, hélas, il contreviendra aux ordres de Dieu en refusant de mettre à mort le roi Amaleq, roi des Amalécites et ennemi des Juifs, et d’éradiquer ses troupeaux. Dieu lui retire alors sa force, malgré ses services rendus.

Ce sera alors David, le fameux roi David entré depuis dans la légende, qui lui succèdera dans le cœur de Dieu puis dans celui d’Israël. Le portrait de David est fait pour le magnifier face à un Saül rongé par le pouvoir et devenu visiblement fou lorsque l’esprit de Dieu l’a quitté. On reste ébahi notamment par cette constance de David à refuser de tuer Saül, alors que ce dernier veut l’éliminer, rongé par la jalousie. David justifie sa décision ainsi : Dieu a oint Saül, il en fait Son Messie, ce dernier ne doit donc pas être mis à mort. Pourtant, Dieu a retiré son esprit de Saül ! Mais pour David, une grâce accordée ne peut s’oublier. Ce souci de David a un nom : fidélité. En l’occurrence, s’est dessiné comme une filiation entre lui et Saül : l’humilité de David lui permet de comprendre que la faiblesse de Saül pourrait bien devenir la sienne un jour. Il ne conçoit pas le pouvoir comme un parfum enivrant, mais comme une responsabilité qui accapare et condamne. On le voit notamment avec la révolte de Absalom, un de ses fils : il demande à tous de ne pas chercher à tuer son enfant, alors même que ce dernier menace son trône : David, contrairement à Absalom, ne se laisse pas aveugler par les apparences : le fils voit la puissance là où le père conçoit devoir et travail. David gardera toujours sa fidélité à ce qu’il a été, un berger pauvre, et la considération que lui voue le Seigneur reste pour lui une marque qui n’entraîne aucun privilège mais implique au contraire une grande responsabilité. Si seulement nos politiques pouvaient garder cela à l’esprit, quel bonheur nous connaîtrions !

Néanmoins, cela n’empêche pas David de faire preuve de faiblesse ou de vilenie, l’épisode le plus représentatif étant celui où il envoie un homme à la mort sur les champs de bataille pour pouvoir épouser sa femme. Mais là lorsque tombe la sentence de Dieu, il ne s’en prend qu’à lui-même. David nous enseigne ainsi que personne ne peut jurer qu’il ne tombera pas. Nous chutons continuellement, mais il ne tient qu’à nous d’en tirer un enseignement. Sa grande force aura été de rester tragiquement lucide sur le sens profond du pouvoir, ne jouant jamais au roi, étant constamment prêt de son peuple, toujours dans la situation de celui devant défendre ses prérogatives, ne se justifiant de rien pour légitimer son trône… Bref, un homme pieu, un homme vertueux. Un homme, un vrai.

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